18 févr. 2010

ANECDOTE : Ma rencontre avec Julos Beaucarne, il y a dix ans...

Voici le récit de ma rencontre avec Julos Beaucarne. Cela explique aussi mon intérêt pour le monde des enfants hospitalisés. Je l'ai écrit il y a quelques semaines à peine, avec joie et émotions. Bonne lecture.


C'était un jour pas comme les autres, un jour à l'hôpital en ce début du mois de mai 1999.
Enfants et parents sont invités à se rendre dans la grande salle de jeux, à quelques pas de ma chambre. En deux, trois mouvements, me voilà installée dans ma chaise roulante, prête à partir à la rencontre de... De qui en faite ? Lorsque j'arrive dans la salle, beaucoup de monde ont déjà pris place. Un homme est assis sur une chaise, guitare en mains, le sourire aux lèvres. Il se présente brièvement. Apparemment, c'est un chanteur belge venu nous distraire un moment avec "grand plaisir" dit-il. Il nous félicite, nous enfants, et eux nos parents, du courage que nous avons face à nos épreuves de la vie.

Je me souviens d'une histoire un peu dingue dont il nous avait fait part : "Vous savez les enfants, je suis allé dans le désert... et j'ai compté tous les grains de sable !". Les plus-petits étaient littéralement scotchés, les "un peu plus vieux" étaient curieux, les parents et infirmières riaient. Des enfants n'y croyaient pas et lui posaient beaucoup de questions. "Comment avez-vous fait ?", "Combien de temps cela vous a pris ?". Et quelle ne fut pas ma surprise aujourd'hui de me souvenir que moi-même j'avais hésité à le croire !
Mais qu'importe, l'essentiel n'est pas là. Des images se formaient dans mon imaginaire mais je compris quelques instants plus tard que ce fut là un doux rêve inventé par ce Julos.

Bien sûr, il se mit aussi à gratter sous son air favori "La P'tite Gayole" !
Bref, une ambiance chaleureuse, poétique et humoristique. A la fin de cette rencontre, maman et moi avons avancé en direction de ce "monsieur aux longs cheveux blancs" pour qu'il nous laisse, de son passage, une trace sur un bout de papier...mon premier autographe. Mais il mit surtout, ce jour là, une trace dans ma mémoire et dans mon coeur.

En fait, Julos Beaucarne est aussi un "Messager du Coeur" depuis 1996, c'est-à-dire le parrain d'une ASBL belge qui porte ce nom là. Ce jour-là, il nous l'a prouvé...

Depuis, je ne puis m'empêcher de repenser à ce souvenir émouvant, à cette rencontre inattendue et si chaleureuse en entendant le nom de ce fameux personnage... ou de sa chanson si populaire qui résonne en moi à chaque fois avec une saveur nostalgique, douce et douloureuse à la fois.





ASBL : Les Enfants d'Abord... Les Enfants A Bord (LEA)



Durant cet été, j'ai constitué, à titre personnel, un dossier que j'ai nommé : "Les ASBL en Belgique travaillant pour les enfants malades.", qui à ce jour et suite à mes recherches, en comportent 15. 
Certaines concernent l'enseignement en milieu hospitalier, d'autres (la majorité) sur la présence des clowns et leur travail, le conte aussi, la musique et les ateliers créatifs également. 

Et celle-ci qui m'a beaucoup plu : permettre aux enfants malades de naviguer en voilier le temps d'une journée. 


Cette ASBL se nomme "Les Enfants d'Abord... Les Enfants A Bord" (LEA). 


Présentation

L.E.A .a été crée en 2007.

L’idée est partie de quelques skippers, sensibilisés à la souffrance des enfants, désireux de mettre leur expérience au service de ces derniers.

Après de multiples échanges informels lors de différentes rencontres, ils ont rapidement décidé de créer une ASBL pour aider par la navigation à la voile, les enfants atteints de cancer, de leucémie et d'autres pathologies sévères ainsi que des enfants en difficultés sociales.

Tous les membres de L.E.A. sont bénévoles.


Les Objectifs

Le problème, c’est souvent perdre son autonomie
et le goût du projet, faire face à la solitude, s’ennuyer, se replier socialement,…


Le milieu de la voile, de part ses valeurs et celles qu'elle véhicule, peut apporter de l'espoir, de l'assurance et de la solidarité à ces enfants.

Psychologiquement et mentalement, la voile est une bonne école pour développer la volonté, l'endurance et la concentration nécessaire ainsi que pour apprendre à contrôler le stress et l'angoisse.

Le monde de la voile peut donner plus d'assurance, de self-control et d'indépendance. La fréquentation des autres enfants améliore, quant à elle, la sociabilité.

De plus, l’asbl L.E.A. va entreprendre toute une série d’actions ayant trait à la sensibilisation à la préservation de notre environnement et aux liens indéniables qui existent entre celui-ci et notre santé. Ce pôle d’action se déroulera principalement au sein des écoles, maisons de jeunes et autres organismes de jeunesse.

Le respect de l’environnement et les enfants

Ils pourront naviguer sur un voilier, qui est un mode de transport écologique et respectueux de l’environnement. En 2009, on espère acquérir un voilier encore plus écologique.
Nous souhaitons aussi sensibiliser des enfants et des adolescents aux problèmes de l'environnement par une approche ludique et par le biais d’animations. Celles-ci s’adresseront principalement à un public âgé de 6 à 18 ans. Elles se dérouleront au sein des différentes structures demandeuses.


Une journée à bord de notre voilier 

-          10h30 : Accueil des moussaillons, équipements et gilets

-          11h00 : Appareillage : « Larguez les amarres ! »

-          12h30 – 13h : Retour au port pour le casse-croûte 

-          14h00 : Appareillage pour une seconde sortie en mer (éventuellement avec les bateaux accompagnateurs)

-    16h : Retour au ponton et  verre de l’amitié

-          17h : Fin de la journée


Voici un lien où vous pourrez lire un article à ce sujet paru dans le journal Vers l'avenir.   

J'ai trouvé l'idée de cette ASBL assez originale, d'autant qu'elle est la seule, en Belgique, à permettre à ces enfants de s'évader de cette manière, le temps d'une journée. 



Coordonnées de l'ASBL

Les Enfants d'Abord....Les Enfants A Bord

Rue Saint Gilles 434

4000 Liège

Carlo van den Herrewegen



Sources : www.lea-asbl.be 

15 févr. 2010

AIDE A LA JEUNESSE : La famille d'accueil

Aujourd'hui, je vais parler d'un sujet auquel je suis confrontée en stage, à savoir le placement en famille d'accueil. En effet, certains des enfants placés à la Maison d'enfants seront, à l'avenir, placés en famille d'accueil car la réintégration en famille n'est pas possible. Je me suis donc intéressée à ce sujet.

L'article qui suit vient du site  le site de la Fédération des Services de Placement Familial en Communauté française de Belgique 



1. Le placement familial dans l'Aide à la Jeunesse

En Communauté française, un enfant placé sur trois vit en famille d’accueil.

1900 situations - soit deux tiers des placements familiaux– sont encadrés par 11 services de placement familial agréés. De plus, 3 services de court terme et 1 service d'urgence, tous agréés, contribuent suivant leur spécificité au placement familial.

Le placement familial représente 10 % du budget de l'Aide à la jeunesse.

Les 15 services de placement familial affiliés à la Fédération sont agréés par la Communauté française. Parmi eux, quatre ont un fonctionnement particulier : l’un est un service d’urgence et les trois autres de court terme. Ils concernent 450 demandes traitées par an et occupent une quinzaine emplois.

Parmi ces services, trois disposent d' « antennes » géographiques de plus ou moins grande importance. Onze antennes participent ainsi à la couverture territoriale en services de placement de la Communauté française.


2. Le placement familial aujourd’hui


Le placement familial est une mesure d'aide spécialisée et temporaire qui tend à la restauration des ressources familiales avec les moyens qui lui sont propres. Il a ses richesses et ses limites. Chaque cas d’enfant et de famille est particulier.

Il s'agit prioritairement de répondre aux besoins d'un enfant, à un moment précis de son évolution, en tenant compte de son entourage familial. Chaque projet d'accueil est élaboré sur mesure, et adapté à l'enfant.

Ce travail peut prendre différentes modalités selon les caractéristiques du jeune et de sa famille d’accueil et selon les contacts entre l'enfant et ses parents.

Le service inscrit son action dans une perspective de soutien et d'amélioration de la relation des parents avec leur enfant. Tout au long de l'accueil familial, le service de placement soutient les parents dans l'élaboration d'objectifs réalistes avec leur enfant; il organise des entretiens-bilans réguliers et facilite la rencontre avec leur enfant en les aidant à s'exprimer et en leur offrant un lieu d'accueil si nécessaire.

Toutefois, le service n’assure pas lui-même la prise en charge de la problématique personnelle des parents : il n’en a pas les moyens. Il collabore activement avec d'autres partenaires ayant en charge cette problématique personnelle (C.P.A.S., A.M.O., hôpitaux, centres thérapeutiques, prisons, ... ).

Le placement familial se situe souvent en aval de tout un processus d'intervention sociale, après que toute une série d'interventions d’autres services d’aide à la jeunesse ont eu lieu.
 
3. Les acteurs

La famille d'accueil n'est pas seule. Sa participation est de première importance et s'inscrit dans un programme d'aide associant plusieurs acteurs qui doivent s’accorder dans l’ intérêt de l'enfant.

Ces acteurs sont :
 
-  ceux pour qui ce type d'aide est mis en place : le jeune et ses parents ;
-  ceux avec qui le placement familial s'organise au quotidien : la famille d'accueil et le service de placement familial ;
-  ceux par qui la décision de cette forme d’aide et son organisation sur les plans légal et administratif sont gérées : l’instance de décision, c’est-à-dire le conseiller de l’aide à la jeunesse,  le tribunal de la jeunesse,  le directeur de l’aide à la jeunesse ;
-  ceux qui gèrent le fonctionnement de l’aide à la jeunesse : la Direction générale de l’aide à la jeunesse ( D.G.A.J.).

Le jeune et ses parents   
Le jeune et ses parents sont au centre des préoccupations du décret de l’aide à la jeunesse de 1991. Il s’agit de mettre en œuvre les actions d’aide sociale les plus pertinentes pour soutenir leur capacité à vivre ensemble. Si tel n’est pas le cas, leur séparation doit avoir un caractère exceptionnel et une durée la plus courte possible. Pour cette raison, le décret prévoit une participation active du jeune et de ses parents dans le processus d’aide mis en place.

Les familles d’accueil
Qu’elles aient été sélectionnées ou non par un service de placement familial,  qu’elles se situent ou non dans l’entourage relationnel de l’enfant,  les familles d’accueil prennent toutes en charge l’éducation quotidienne du jeune.  Elles lui apportent un cadre de vie, les relations affectives et sociales nécessaires à son développement. Les familles d’accueil répondent aux besoins du jeune et respectent les liens qui l’unissent à ses parents.

Le service de placement familial 
Pour les accueils qu’il encadre, le service de placement familial reçoit de l’autorité de placement un mandat valable pour toute la durée de la mesure.

Le rôle du service de placement familial est complexe. Il assure, entre le jeune et les autres acteurs,  un relais qui se définit au travers de multiples missions

L’instance de décision
2 types d’aide sont possibles : l’aide volontaire et l’aide imposée.

Le conseiller de l’aide à la jeunesse et la section sociale du service mis à sa disposition (Service de l’Aide à la Jeunesse) sont la cheville ouvrière de l’aide volontaire. C’est une mesure s’appuyant sur l’accord entre :

>  Les parents qui, tout en conservant leurs droits parentaux demandent et/ou acceptent le placement de leur enfant ;
>  Le jeune concerné dont la présence et l’accord sont indispensables dès ses 14 ans ;
>  La famille d’accueil;
>  Le conseiller de l’aide à la jeunesse qui formalise les modalités de l’accord intervenu entre les parties, à savoir :
>  Les objectifs et la durée du placement ;
>  Les modalités de contact entre l’enfant et ses parents ;
>  Les interventions financières éventuelles.

L’aide imposée est décidée par le tribunal de la jeunesse ; elle est mise en œuvre par le directeur de l’aide à la jeunesse et son service de protection judiciaire (sauf à Bruxelles où pour des raisons institutionnelles,  le tribunal de la jeunesse se charge lui-même de cette mission) à savoir :

>   Le tribunal ordonne le retrait de l’enfant de son milieu familial ;
>  Les parents se voient imposer le placement de leur enfant tout en restant détenteurs de leurs droits parentaux, sauf s’ils ont été déchus ;
>  La famille d’accueil réalise l’accueil de l’enfant ;

4. Les objectifs du placement familial

L'accueil d'un enfant est la rencontre d'un ensemble de projets : celui d’une famille d’accueil, celui de l’enfant, de ses parents et aussi celui de la société. Ces différents projets se rejoignent dans un but commun : apporter un mieux-être à cet enfant.

L'hébergement d'un enfant en dehors du milieu familial est envisagé comme exceptionnel et temporaire, et dans la mesure du possible, tous les moyens sont mis en oeuvre pour réduire le temps de séparation des parents et des enfants. 

Le placement familial permet à l’enfant :
>  de mener son existence « en sécurité », à distance de ses parents, tout en maintenant un lien vivace avec eux ;  
>  de bénéficier d’un milieu qui prend l’ensemble de ses besoins en considération ;
>  de vivre dans une famille dont il partage la vie quotidienne où il vit des expériences nouvelles et enrichissantes, et qui lui apportent le soutien affectif indispensable à son développement.


Avertissement : le placement familial dont il est question ici concerne le placement de mineurs d'âge en familles d'accueil dans le cadre du décret de la Communauté française de Belgique du 4 mars 1991 relatif à l'aide à la jeunesse mis en oeuvre par les arrêtés de la Communauté française du 15 mars 1999 (et suivants) et de la loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse.