20 sept. 2010

AIDE A L'ENFANCE : Le Dr Julien et la pédiatrie sociale (Québec)

Comme annoncé, je vais vous présenter le Dr Julien, la fondation qu’il a créée et ses deux centres à Montréal, en lien avec la pédiatrie dite « sociale ».
J’ai découvert l’existence de tout ce qui suivra grâce au livre présenté dans l’article précédent.
J'ai vraiment apprécié la découverte de la pédiatrie sociale et de tout ce qui a été mis en place par le Dr Julien et son équipe. 
Ce que j'ai remarqué de différent dans leur conception et intervention au Québec, c'est que les travailleurs sociaux prennent considérablement en compte - et à juste titre - le milieu de vie de l'enfant ou de la personne fragilisée. Souvent, on pense que si le milieu est "néfaste" ou défavorisé, il faut en éloigner les bénéficiaires. Or, l'approche que j'ai découverte via Gilles Julien tient compte de cet élément de vie du bénéficiaire, à savoir son milieu de vie. A découvrir dans les publications du Dr Julien et les informations ci-dessous. Bonne lecture, bonne découverte de l'autre... ailleurs. 


Dr Gilles Julien, pédiatre social, président fondateur

Le Dr Gilles Julien exerce la pédiatrie depuis plus de 30 ans. À l'issue de ses études de médecine à l'Université Laval (1970), il entreprit à Montréal une spécialisation en pédiatrie au centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et à l'Hôpital de Montréal pour enfants.

En tant que pédiatre social, le Dr Julien a principalement travaillé au CLSC Côte-des-Neiges dès le début des années 1990, ce qui lui a permis d'acquérir une grande expérience des milieux multiethniques. Il est à l'origine du projet Assistance d'enfants en difficulté du quartier Hochelaga-Maisonneuve (AED), un organisme communautaire en milieu défavorisé qu'il a fondé en 1996. Il œuvre également comme pédiatre social au Centre de services préventifs à l'enfance de Côte-des-Neiges (CSPE), un autre organisme qu'il a contribué à mettre sur pied en 2003 avec le soutien de la Fondation Lucie et André Chagnon.

Au fil des ans, Gilles Julien s'est consacré à la défense des droits des enfants et s'est employé à partager sa vision et son approche avec d'autres professionnels de la santé. Il a collaboré à de nombreuses revues, qui ont régulièrement publié ses articles touchant la prévention, le développement des enfants et les relations d'attachement entre les parents et les enfants. Plus récemment, il a mis en place la Fondation pour la promotion de la pédiatrie sociale (FPPS), qui est vouée à appuyer des projets de pédiatrie sociale, à encourager la formation des médecins à cette approche et à soutenir des activités de diffusion et de promotion de la pédiatrie sociale. Le 14 novembre 2006, le Dr Julien a été nommé Fellow d'Ashoka, un titre qui honore les entrepreneurs sociaux dont les solutions innovatrices aux problèmes sociaux améliorent la société. Gilles Julien est le premier Québécois récipiendaire de cette prestigieuse reconnaissance de portée internationale.


Qu’est-ce que la pédiatrie sociale ?

La pédiatrie sociale en communauté vise à soutenir les enfants et les familles à risque ou en situation de vulnérabilité pour assurer le mieux-être et le développement optimal des enfants, dans le respect de leurs droits et de leurs intérêts.
L'approche de pédiatrie sociale est basée sur la confiance, le respect et la proximité pour assurer une action efficace de tous sur la trajectoire de développement des enfants dans un concept de responsabilité commune partagée.
Les services offerts répondent aux besoins globaux des enfants, tant sur le plan de leur santé physique qu'à l'égard de tous les autres aspects de leur développement. La pédiatrie sociale consiste à mettre en place une gamme de services complets, sur tous les plans, en lien avec les milieux de vie. Les services sont offerts par une équipe interdisciplinaire et avec l'implication d'adultes significatifs afin d'agir en cohésion et offrir un accompagnement intensif, personnalisé à chaque enfant, selon ses besoins et ses rêves.
Les impacts de la pédiatrie sociale en communauté sont préventifs et curatifs puisqu'ils misent sur des outils de mobilisation et d' « empowerment » des familles et des milieux dans un consensus d'actions adaptées pour aux enfants.


Les centres de pédiatrie sociale

Deux centres de pédiatrie sociale sont directement associés à la Fondation du Dr Julien. Le centre d'Assistance d'enfant en difficulté (AED), qui est situé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, et le Centre de services préventifs à l'enfance (CSPE), qui vient en aide aux familles et aux enfants du quartier Côte-des-Neiges à Montréal.

L'approche de la pédiatrie sociale en communauté se concrétise en un modèle d'intervention sur le terrain, qui s'enracine localement tout en visant une action globale qui fait une réelle différence. Elle peut prendre diverses formes selon les milieux où elle s'exerce, mais certains éléments clés sont incontournables.

Les centres de pédiatrie sociale sont au cœur des interventions qui contribuent à identifier les enfants vulnérables, à comprendre les problématiques complexes qui les mettent en difficulté, à définir un partenariat avec les familles et à mobiliser les ressources du milieu. Le travail de collaboration du réseau de forces vives de la communauté autour de l'enfant en difficulté est essentiel.


Le Centre Assistance d’enfants en difficulté (AED)

L'AED met en pratique la définition de la pédiatrie sociale, en offrant prioritairement des soins et des services aux enfants et aux familles vivant en situation de vulnérabilité.

Alors que la pédiatrie sociale applique la notion de responsabilité envers tous les enfants et les adolescents d'une communauté, le centre reflète également une volonté de leur assurer des services préventifs et curatifs, en tenant compte des déterminants sociaux, environnementaux et des conséquences sur leur santé.

S'appliquant sur ces principes, l'AED s'adresse aux enfants naissants, jusqu'aux adolescents âgés 14 ans habitant dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve spécifiquement. Le centre offre un accueil chaleureux, un accompagnement respectueux, fiable, adapté aux besoins de l'enfant et de sa famille, en plus de leurs proposer de nombreux services.


Le Centre de Services Préventifs à l'Enfance (CSPE)

Historique
Le Centre de Services Préventifs (CSPE) à l'Enfance est un organisme sans but lucratif, créé en 2003, selon l'approche de la pédiatrie sociale telle que proposée par Dr Gilles Julien. Le CSPE a été créé en partenariat avec le CLSC Côte-des-Neiges, quatre écoles du regroupement I de la CSDM et le Centre communautaire de loisir de Côte-des-Neiges. Le CSPE s'est développé dans la continuité du Projet Écoles et Milieux en santé (PEMS) conçu par ces mêmes partenaires dans le secteur nord-ouest de Côte-des-Neiges.

Équipe
L'équipe est composée de : 4 pédiatres, 1 psychoéducatrice, 3 éducatrices (stimulation précoce et «lien école-maison»), 2 art-thérapeutes, une avocate-médiatrice, 1 secrétaire à l'accueil, 2 orthophonistes (dégagées par la Commission scolaire de Montréal), 1 coordonnatrice clinique (en prêt de service du CSSS de la Montagne depuis novembre 2007), 1 adjointe au développement et à la gestion de projets, 1 adjointe administrative et 1 directrice générale.

Mission
*    Favoriser le développement optimal des enfants du quartier Côte-des-Neiges en prévenant des difficultés de développement et d'adaptation.
*     Soutenir les familles et les enfants qui présentent ce genre de difficultés.
*     Faire la promotion des intérêts et du droit des enfants et de leurs familles.

Clientèle prioritaire
*    Les enfants entre 0 et 12 ans. La priorité est donnée aux enfants entre 0 à 6 ans à risque de développer ou présentant des problèmes de développement, tels que des difficultés de comportement, des troubles émotifs, des problèmes d'adaptation, des signes d'hyperactivité, d'agressivité, de difficultés de communication et de langage, des séquelles d'expériences traumatiques, etc.
*     Les familles de Côte-des-Neiges habitant dans le territoire ciblé. 

Objectif général
Offrir aux enfants du secteur cible du quartier côte des Neiges un accès complet et adapté à des services préventifs et à des activités de renforcement dans une perspective d'approche globale, en réseau et en lien avec les familles et le milieu.



Pour plus d'informations, visitez le lien suivant : ici  

Vous y trouverez également des vidéos présentant les centres, des projets établis par la Fondation.  




 

12 sept. 2010

LIVRE : Enfances blessées, sociétés appauvries du Dr Julien (QC)

Durant cet été, dans une librairie universitaire (SCIENTIA – Mons, Belgique), dans le rayon « psychologie », mon regard s’est posé sur l’étagère regroupant des ouvrages des Editions CHU Sainte-Justine (Québec). Connaissant déjà l’édition (voir article), j’ai lu les différents titres des livres proposés. Mon choix (et achat !) s’est porté sur celui-là « Enfances blessées, sociétés appauvries : Drames d'enfants aux conséquences sérieuses » de Gilles Julien.


Le titre m’a sauté aux yeux et après la lecture de la 4e de couverture, je n’ai pas hésité longtemps. C’est dès le lendemain que j’ai entamé la lecture.
Après la lecture de la présentation de l’auteur, j’ai effectué quelques recherches sur Internet afin d’en connaitre davantage sur son action dans les deux centres dont il était question.

Ensuite, les récits du cheminement difficile de plusieurs jeunes s’enchaineront au cours des jours suivants. En effet, Gilles Julien a regroupé plusieurs « histoires » (toutes réelles) d’enfants et de familles dont il s’est occupé, à titre de médecin et de travailleur social. Ces vécus m’ont bouleversé, tant ils font preuve de courage, de tristesses et de joies du côté des familles et des travailleurs sociaux que forment l’équipe de G. Julien, tant ils dénoncent la négligence, le manque de coopération, de considération, d’écoute du côté des services publiques propres à la protection de la jeunesse auxquels le Dr Julien doit rendre des comptes et/ou coopérer.

Toutes ces histoires ont un point commun essentiel : la volonté d’avancer dans la vie, de reconstruire sa famille, malgré les drames, les injustices de chacun. C'est ça, la résilience. 

Finalement, je me suis rendue compte également d’une chose importante par rapport à mes conceptions et idées antérieures : Les « systèmes » de l’Aide et la Protection de la Jeunesse ne sont pas sans failles. Je l’ai compris en stage en janvier dernier. Mais je pensais parfois, naïvement, que l’herbe était plus verte à côté, ailleurs, à l’étranger… Erreur (rectifiée).


Dans les jours à venir, je présenterai le Dr Julien, sa conception de la pédiatrie sociale, sa fondation & centres à Montréal. 

10 sept. 2010

SERVICE : La médiation familiale à Mouscron

En effectuant quelques recherches sur le Net, j'ai trouvé un article sur la médiation familiale, et plus précisémment, sur un service de cet ordre offert et ouvert récemment à Mouscron (Hainaut). J'ai lu tout l'article et l'ai trouvé fort intéressant. Vous trouverez donc ci-dessous l'entiereté de l'article. Un nouveau sujet... je tâcherai donc de lire, prochainement, davantage sur le sujet et vous ferai part de mes trouvailles (évidemment!). Bonne lecture. 



Qu'est-ce que la médiation familiale ? Brève explication pour commencer...  

La médiation familiale est un outil au service des familles en vue de restaurer ou préserver les liens familiaux et/ou à prévenir les conséquences d'une éventuelle dissociation du groupe familial.

Elle repose sur une démarche volontaire des familles qui la sollicitent afin de répondre à des aménagements du quotidien qui leur paraissent nécessaires mais dont les modalités d'élaboration restent difficiles.

Proposée initialement aux parents désireux de maintenir leurs rôles parentaux au-delà de la séparation, la médiation familiale s'adresse aujourd'hui à la famille dans sa diversité : parents, enfants, grands-parents, fratries, familles recomposées... concernant la séparation, la succession, la prise en charge d'une personne âgée et/ou dépendante...

Le médiateur familial, tiers impartial, non jugeant, offre, au cours d'entretiens confidentiels, un espace transitionnel de dialogue, d'écoute, de respect mutuel et de concertation. La médiation familiale constitue un moyen pour chacun d'être acteur des décisions qui y seront prises, de connaître ses droits, devoirs et responsabilités, afin d'élaborer ensemble des solutions et des accords qui répondent aux besoins de la famille.

La médiation familiale participe d'une préoccupation interprofessionnelle de soutien et d'accompagnement à la parentalité, notamment en ce qui concerne pour l'enfant le maintien des liens avec ses deux parents, au-delà de leur séparation.
  
Article sur l'Espace-Rencontres à Mouscron





MOUSCRON - Reconstruire une relation saine là où le lien familial est rompu, voilà la vocation du service Espaces-Rencontres lancé depuis juin à Mouscron.
Malheureusement pour beaucoup d'enfants, en cas de séparation de leurs parents, tout ne se passe pas toujours pour le mieux. Parfois, le dialogue rompu entre les adultes entraîne des conséquences importantes pour leur progéniture. En effet, il n'est pas rare que les enfants ne puissent plus voir le parent avec lequel ils n'habitent pas et que le lien parent-enfant soit rompu.

Une solution intolérable pour Brigitte Aubert, échevine mouscronnoise des Affaires sociales. Voilà pourquoi elle s'est penchée sur une solution au travers des Espaces-Rencontres ; qui permettent aux familles de trouver un lieu neutre où le droit de visite de chacun est respecté, dans le souci du bien-être de l'enfant.


« Les Mouscronnois confrontés à des relations conflictuelles au sein de leur famille devaient aller jusqu'à Tournai pour trouver un service d'Espaces-Rencontres. Un voyage parfois problématique en raison des trajets entre les deux villes. D'autant que certains parents en désaccord se croisaient parfois dans le train. Nous nous sommes donc battus pour inscrire un tel espace dans notre plan de cohésion sociale. Un projet à présent concrétisé et inauguré depuis le 28 juin dernier. » En tout, une dizaine de familles sont déjà suivies à Mouscron et une bonne trentaine d'entretiens individuels ont déjà été réalisés. Le tout grâce à l'appui de l'ASBL tournaisienne Aurore Carlier. « Nous sommes allés les voir afin de lancer une collaboration avec eux et bénéficier de leur expérience en tant que service d'accompagnement. Le but n'est pas de leur prendre du travail, mais bien de faciliter la vie des Mouscronnois desquels émanait une vraie demande. » Ce n'est d'ailleurs pas le seul partenariat développé par ce service hurlu. « Nous travaillons aussi main dans la main avec les services d'aide à la jeunesse et la justice qui sont souvent à l'origine des décisions concernant le droit de garde et de visite des enfants et des enfants. » Pour gérer le service Espaces-Rencontres, deux personnes ont été engagées, soit un temps plein et demi. « Bruno Soetens a une formation d'éducateur et une spécialisation en médiation familiale. Il est engagé à temps plein comme coordinateur du service. Julie Vanherzele, qui travaille au service des Affaires sociales comme assistante sociale, est détachée à mi-temps pour ce projet. » Une équipe dynamique et compétente qui est surtout là pour permettre de resserrer les liens parents-enfants, mais aussi parents-parents. Le but ultime étant que les familles, après leur travail au travers de l'Espace-Rencontre, puissent voler de leurs propres ailes comme bon nombre de familles séparées pour qui les choses se passent plutôt bien.

Chaque dossier comporte ses particularités. Bruno et Julie se doivent donc de les traiter au cas par cas pour que leur travail soit efficace.
Certains parents ne veulent pas se croiser, d'autres se supportent ou même font spontanément la demande de médiation. Certaines rencontres s'organisent à la rue de Courtrai, d'autres se font « à l'extérieur », le service n'étant qu'un point de rendez-vous.
Espaces-Rencontres est donc confronté à autant de situations que de familles suivies. Bruno et Julie, qui encadrent le projet, doivent donc s'adapter au maximum au cas de chacun.
« Il faut être discret, mais aussi attentif », raconte Bruno Soetens, éducateur et coordinateur de l'Espace-Rencontre. « Nous sommes là lors des visites des parents pour veiller à ce que tout se passe bien, mais aussi pour orienter les parents au besoin. » Il faut dire que pour certains, le lien avec leur enfant a été rompu il y a des années. Certains ne savent par exemple pas ce qui est adapté à l'âge de leur enfant. « C'est pour cela qu'avant de commencer un cycle de rencontres (chez nous ou à l'extérieur), nous avons des entretiens individuels avec le parent gardien de l'enfant, mais aussi avec le parent visiteur. Nous essayons, entre autre, de voir quelles activités ils pourraient faire avec leur enfant le mercredi après-midi ou le samedi. » Ces entretiens permettent aussi de fixer les objectifs de la médiation, mais aussi d'établir les règles à respecter par chacun. « Ils doivent bien entendu respecter les horaires et les rendez-vous convenus, mais doivent aussi ranger l'espace (si possible avec leur enfant) avant de quitter les lieux. Même s'ils sont à l'Espace-Rencontre, ce sont les parents qui gardent la responsabilité de leur enfant. Ils peuvent ramener des jeux de chez eux, mais pas de jeux vidéos ou de jeux de guerre. De plus, nous leur demandons de couper quelques heures leur gsm et de ne pas questionner l'enfant à propos de l'autre parent. Ils sont là pour passer du temps ensemble et renouer le lien familial. Si c'est nécesaire, nous sommes présents pour recadrer les choses. Il faut être ferme de temps en temps pour bien faire comprendre à chacun son implication. » Après trois rencontres maximum, Bruno fait alors le point avec les parents pour voir comment cela se passe pendant ou après les visites, mais aussi pour parler de la suite à donner à ces moments ensemble. Un travail à plus long terme peu alors commencer. Bien souvent, celui-ci n'excède cependant pas les deux ans.