14 févr. 2012

TCA & Art-thérapie

L’Art thérapie : une autre façon d’exprimer ses émotions…

Depuis une vingtaine d'années, les personnes désireuses de suivre une thérapie ont vu se multiplier les outils disponibles. L'art-thérapie constitue l'une de ces nouvelles approches. Elle se différencie des modèles plus connus, comme la psychanalyse ou la thérapie verbale, dans la mesure où elle privilégie le processus créateur et l'art comme outil de travail. Elle exige, comme toute autre thérapie professionnelle, un engagement sérieux de la part de la personne suivie qui accepte de se confronter à ses émotions et à des pensées pouvant être douloureuses.

L’importance de ne pas négliger nos émotions
Pour les personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie, le trouble du comportement alimentaire est un moyen de tenter de contrôler les émotions qui les assaillent, qu'il s'agisse d'un problème d'image de soi ou d'amour-propre, d'un appel à l'aide ou d'un manque de communication avec leurs proches.

A défaut de pouvoir contrôler la source de leur mal-être, elles tentent de dominer leur appétit et ignorent les besoins de leur corps, à l’image de l’ignorance de leurs besoins psychiques. Boulimie et hyperphagie peuvent être des moyens de se réorganiser sur le plan psychique lorsqu’on se sent menacé par le vide, par la culpabilité, par l’angoisse, par la dépression, par le stress, par les jugements présumés négatifs des autres… Cet acte de remplissage permet de court-circuiter des affects menaçants et de les remplacer par une séquence psycho-comportementale douloureuse mais familière. Mais que ce soit à travers l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie, il s’agit de tenter de faire l’économie de l’expérience de ses émotions.

A la recherche d’images
Lorsqu’une personne éprouve certaines difficultés à exprimer ses émotions par le biais du langage verbal, tout n'est pas perdu ! L'art-thérapie a délaissé le pouvoir des mots au profit de la magie de l'image. En effet, tout comme la psychanalyse exploite le rêve et l'association libre comme voie d'accès à l'inconscient, l'art-thérapie utilise des images intérieures pour explorer, comprendre et surmonter les conflits qui nous habitent. En mettant l'accent sur le processus de création, cette thérapie ouvre la porte à l'expression libre et spontanée. La personne qui choisit ce type de thérapie, s'engage dans un processus de création visuelle dans lequel elle peut se défouler, avoir du plaisir et s'exprimer autrement. Ce type d’expression rend peut-être la démarche thérapeutique moins menaçante pour les personnes qui ont des difficultés particulières à s'exprimer verbalement. L'art-thérapie contribue de cette façon à diminuer le stress émotionnel. Les patients peuvent avoir ainsi accès à des émotions intenses, qui deviennent acceptables une fois sur papier et qui ne le seraient sans doute pas dans la vie quotidienne. Cette approche permet d'atteindre des sensations troublantes plus rapidement que l'approche thérapeutique exclusivement verbale et offre la possibilité de s'exprimer dans un espace défini et sécuritaire tel que le papier. Notez que les patients disposent d'un support de choix pour développer la conscience de leurs émotions (peinture, sculpture,…).

Une approche individuelle …
L'art-thérapie est fondée sur une approche d'orientation analytique. Toutefois, elle a ses propres bases et exige des compétences particulières. En plus de connaissances ou d'une grande expérience en art visuel, l'art-thérapeute doit acquérir une formation professionnelle en art-thérapie ainsi qu'en psychologie et en psychopathologie. En outre, ce dernier offre son aide selon des approches diversifiées, interviennent tantôt à court terme, tantôt à long terme.

Illustration d’une consultation individuelle… 
Une patiente entre dans le bureau de son thérapeute. Elle en est à son troisième mois de rencontres individuelles hebdomadaires. Au bout de quelques minutes, le professionnel devine ce qui la tracasse. Depuis qu'elle a rencontré sa mère quelques jours plus tôt, elle a la tête à l'envers, se sent coincée. Attentif à ses émotions, le professionnel lui demande de dessiner ce qu'elle ressent. La piste est tracée, il ne reste qu'à la suivre. L'art-thérapeute regarde avec elle son dessin composé de couleurs, formes et personnages plus ou moins bien définis et l'invite à en parler : « Je me sens si petite, les murs sont si grands, j'étouffe beaucoup », dit-elle. « Je ne comprends pas cette tache brune, mais je crois qu'elle est liée à ma sensation d'étouffement ». L'art-thérapeute lui suggère alors d'explorer cette tache en créant un autre dessin. En utilisant la couleur brune, elle pourra reprendre la forme précédente et arriver graduellement à en produire une autre qui précisera davantage son émoi. L'exploration et l'échange se poursuivront à partir de ce nouveau sentiment identifié et mis en forme dans un dessin.

La thérapie de groupe…
Une patiente de 30 ans témoigne : « Je n'avais pas le goût de m'exprimer par les mots. Mon besoin de rencontrer d'autres femmes qui avaient vécu la même réalité m'a poussée vers cette aventure Après avoir participé à huit rencontres de groupe, je me suis sentie apaisée. Cela m’a permis d’échanger avec le thérapeute nos interprétations quant au sens de mes dessins, de recevoir les impressions des autres participantes et de les partager avec elles. Pour la première fois, j’ai réussi à évoquer ma problématique et ses conséquences, ce que je n'avais pu faire auparavant malgré dix ans de thérapie individuelle verbale. Cette démarche m'a aussi beaucoup aidée à me laisser aller et à accepter que je ne pouvais pas toujours tout contrôler. Ayant peu dessiné enfant, les pinceaux, la gouache, les pastels étaient pour moi des objets étrangers avant mon cheminement thérapeutique. En outre, l'art-thérapie me permet maintenant d'avoir du plaisir et de mettre en contact l'enfant que j'étais et avec l'adulte que je suis devenue. À chaque rencontre, je suis sensible aux couleurs que j'aime, j'identifie des odeurs qui me déplaisent et qui évoquent des souvenirs importants ou difficiles. Sans compter que les réactions des autres participantes face à mes dessins m'ont donné accès à d'autres dimensions de moi-même et m'ont apporté une meilleure connaissance de ce que je vis ».


En conclusion…


Comme toute autre approche, la thérapie par l'art sous-tend un investissement émotif intense et comporte des moments de souffrance, de repli sur soi où le patient ne voit pas toujours clair. L'art-thérapeute doit manifester concrètement sa disponibilité et son écoute en accompagnant la personne dans ce qui se passe ici et maintenant, et en respectant le rythme et l'évolution de chacun. Dans ce sens, l'art-thérapie est sans doute une excellente façon d'écouter l'autre et de mettre en images ce que les mots ne peuvent exprimer.



C. Lemage

TCA : Prévention pour les parents

Sur le site d'une Association "INFOR ANOREXIE-BOULIMIE" (très intéressant), j'ai trouvé ces 10 conseils pour les parents. Les trouvant justes , je vous les poste ci-dessous. 



10 conseils de prévention pour les parents



Une estime de soi solide est certainement le meilleur des antidote aux désordres alimentaires. Et cela s'apprend dès le plus jeune âge! "Sois en forme et en bonne santé", "Amuse-toi", "Sens-toi bien dans ta peau", sont des messages importants, à faire passer régulièrement à vos enfants.


1.  Observez vos attitudes et vos comportements face à votre corps et à celui des autres. Apprenez à vos enfants à accepter les différences physiques (formes corporelles, défaut, handicaps). 

2.  Evitez toute attitude qui renforce l'éloge de l'amaigrissement et le dénigrement de l'excès de poids. Ne taquinez pas les enfants sur base de l'apparence... et ne leur faites pas de remarques telles que: "je t'aimerais davantage si tu perdais du poids", "ne mange pas autant, tu vas grossir"... 

3.  De quelles vie rêvez-vous pour vos enfants? Insistez-vous beaucoup sur la beauté et la forme physique, surtout pour les filles? Aidez-les plutôt à s'apprécier, quels que soient les modèles véhiculés par les médias. 

4.  Ne diabolisez pas certains aliments en les qualifiants de "mauvais", "caloriques", "grossissants". Si vous diversifiez les repas, ils peuvent tous faire partie d'une alimentation équilibrée. 

5.  Vous pouvez discuter régulièrement avec vos enfants des dangers des régimes stricts, de l'intérêt de l'exercice physique et de l'importance d'une alimentation diversifiée. N'oubliez pas de donner l'exemple en mangeant de tout (toujours à table!), en bougeant et en vous acceptant telle que vous êtes. 

6.  Ne faites pas de chantage à la nourriture: "mange bien pour faire plaisir à maman", " si tu n'es pas sage, tu n'auras pas de dessert", "tu es triste, prends un bonbon". Manger c'est manger, aimer c'est autre chose. 

7.  Proposez différentes activités à vos enfants: sport, dessin, musique... Quand on fait ce que l'on aime, on se soucie moins de son poids, de son apparence et de la nourriture. 

8.  Faites de votre mieux pour renforcer l'estime et le respect de soi des filles qui vous entourent. Et donnez les mêmes opportunités et encouragement aux garçons qu'aux filles. 

9.  Acceptez d'être une "mauvaise mère" de temps en temps. Une trop bonne mère anticipe les désirs de son enfant sans lui laisser le temps de les ressentir. L'enfant risque alors de vouloir tout et tout de suite, sans supporter le manque. Or la frustration est souvent constructive...
 
10.  Encouragez régulièrement vos enfants et évitez les réprimandes continuelles.




Info + : Visitez le site de l'Association : http://www.anorexie-boulimie.com