27 oct. 2010

FILM / HANDICAP : Yo, También

La saison ART & ESSAI à Tournai a repris en septembre dernier et des films que j'attendais avec impatience depuis cet été sont à l'affiche, pour mon plus grand plaisir. YO TAMBIEN qui sera présenté ci-dessous et d'autres à ne pas rater : L'ARBRE (traitant du deuil) avec Charlotte Gainsbourg, LA TETE EN FRICHE avec un Depardieu touchant qui fera une rencontre bouleversante avec une dame âgée... et les livres. 
Bref, un premier mois de rentrée qui s'annonce passionnant et particulièrement sensible. Ce sont ces trois films là que je vais vous présenter dès aujourd'hui. 

Synopsis 

Daniel, 34 ans, est le premier trisomique européen à avoir obtenu un diplôme universitaire. Il débute un emploi dans un centre social à Séville où il fait la connaissance de la jeune et indépendante Laura. Leur amitié se fait instantanément et devient l'objet de toutes les attentions, au travail et dans leurs familles. Mais la situation ne manque pas de se compliquer quand Daniel tombe définitivement amoureux de Laura. Refusant de se plier aux convenances sociales, Daniel et Lola finiront par construire une amitié unique comme aucun d'eux ne l'ont jamais connu.



L'acteur Pablo Pineda : un homme atteint de trisomie mais surtout un homme d'exception... 

Pablo Pineda, né en 1975, est un acteur espagnol atteint de trisomie 21 qui a reçu la Concha de Plata au Festival de Saint-Sébastien en 2009 pour son rôle dans le film Yo, también. Il y joue un diplômé universitaire atteint du syndrome de Down, ce qu'il est également dans la vie.

Pineda vit à Málaga où il a travaillé pour la municipalité. Il a obtenu un BA (Bachelor of Arts) en psychopédagogie, devenant le premier étudiant trisomique en Europe à obtenir un diplôme universitaire. Il envisage désormais une carrière dans l'enseignement.

Il est habitué à intervenir sur les plateaux de la télévision espagnole.

 
Mon avis  

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié ce film. Déjà, ce qui frappe - et sans doute ce qui fait sa réussite - c'est la justesse du ton, qui doit autant au talent des acteurs, qu'à la distance adoptée par les auteurs vis-à-vis d'eux, et au dispositif proche du documentaire qu'ils ont adopté pour les filmer.
Il est vrai que lorsque l'on veut parler du handicap - physique ou intellectuel - on risque de tomber dans des écueils, souvent nombreux. Mais j'ai trouvé que tout au long des 100 minutes de film, ils avaient tous été évités. De plus, on s'attache bien évidemment aux personnages, à Daniel, qui ose se montrer tel qu'il est, un homme avant tout, un homme capable d'aimer, de souffrir autant que n'importe quel individu. Et Laura, jeune femme plutôt anticonformiste qui cache des blessures personnelles et douloureuses mais qui ouvrira sa coquille grâce à son amitié pour Daniel.
Et enfin, il faut le dire, le film traite également d'un sujet encore tabou pour certains aujourd'hui : la sexualité des personnes handicapées. Ce sujet y est traité sans voyeurisme et beaucoup de justesse.
Bref, si au départ j'ai souhaité voir ce film car il mettait en scène une personne atteinte d'une déficience mentale et parce que ce sera ma prochaine "population" que je rencontrerai en stage d'ici quelques mois, je le recommande à tous et à toutes... car c'est avant tout, l'ouverture sur l'autre que nous offre ce film espagnol.




 

10 oct. 2010

OUTILS : Le Théâtre - Forum

Depuis quelques temps, j'entends parler, dans la presse, sur Internet, dans certains lieux publics, du théâtre-forum. Ne connaissant pas cette pratique, j'ai effectué des recherches sur la Toile et ai lu un article présentant ce sujet, de manière assez concise et très simple. je l'ai lu avec attention et comprends mieux en quoi cela consiste exactement. Cet article est tiré du site psychopédagogqie suivant : http://www.pedagopsy.eu/
Vous trouverez en fin d'article, un second site Internet plus détaillé sur le sujet présenté ici.
Bonne lecture. 



LE THEATRE-FORUM, c'est quoi ?

À l'origine du Théatre-forum : Auguste Boal
Né au Brésil en 1931, Augusto Boal est dramaturge, écrivain, théoricien, metteur en scène. Il a inventé de multiples formes de théâtre qui furent d'abord une réponse à la répression politique qui s'abattait alors sur le Brésil, son pays d'origine. Son action théâtrale et son engagement citoyen fédèrent un large mouvement à travers le monde. Chaque pays adapte, à sa façon, ces techniques à son environnement social.


LES PRINCIPES DE BASE DU THEATRE-FORUM

Le premier principe de base du théâtre-forum consiste à aborder une problématique collective dans laquelle se retrouve un ensemble de personnes. Le théâtre-forum est, comme l'exprime A. Boal le théâtre de la première personne du pluriel : " Nous avons un problème, nous vivons une situation que nous ne supportons plus ". L'histoire jouée est élaborée à partir d'un problème évoqué par une communauté qui se retrouve en conflit avec son entourage. La communauté ne voit pas d'issue à ce conflit, mais souhaite que la situation se dénoue car elle lui est inconfortable voire insupportable. Ce peut-être une situation amenée par une personne et dans laquelle se retrouve une communauté : par exemple, une enseignante fait part de son désarroi face à l'agressivité des élèves et des parents à son égard. Les autres enseignants acquiescent et reconnaissent cette problématique comme étant également la leur. Le théâtre-forum met en scène cette problématique non pas pour donner des réponses, conseiller ou orienter le débat dans une direction mais pour donner un support concret de réflexions et d'échanges.

Le deuxième principe de base du théâtre-forum concerne la manière dont l'évolution de la situation est appréhendée. Le théâtre-forum ne fait pas disparaître de façon magique les difficultés mais invite la personne qui ne supporte plus une situation à trouver les ressources en soi et autour de soi pour en sortir. La seule personne que l'on peut changer, c'est soi-même : son regard sur soi, sur les autres et sur le monde et son attitude dans la situation. Les autres changent par rebond. Quelle que soit la situation que l'on vit, que l'on ait le rapport de forces ou non, que l'on soit au cœur du conflit ou témoin du conflit, on a toujours de la marge de manœuvre pour changer quelque chose. Chaque participant est donc invité à se poser la question : " Qu'est-ce que je ferais si j'étais au cœur de cette situation ? ".

Le troisième principe de base du théâtre-forum concerne l'impact du groupe sur le développement individuel : la personne fait évoluer son regard sur une situation en entendant les points de vue des autres participants et fait évoluer ses attitudes en voyant d'autres manières de faire. À aucun moment, l'animateur ne cherche à contredire un participant, au contraire il écoute son propos sans préjuger de sa pertinence, encourageant ainsi chacun à s'ouvrir à d'autres interprétations de la situation. La rencontre de ces différents points de vues permet à chacun d'élargir son champ de vision en passant d'une vision unique et réductrice à une vision plus complexe.


LE DEROULEMENT DU THEATRE-FORUM

Le théâtre-forum se déroule en trois étapes : la mise en situation, le forum, le remplacement du personnage.
La mise en situation
Une situation s'inspirant de situations réelles et représentative de la problématique collective est jouée par des comédiens si le public est nombreux, ou par les participants eux-mêmes si c'est un groupe restreint de formation ou d'analyse de pratiques (moins de 20 personnes). Cette scène se termine mal pour au moins un des protagonistes.

Le forum
Une fois la scène jouée, chacun est invité à s'interroger sur :
· ce qu'il a observé dans cette scène (que raconte cette histoire ?),
· ce qu'il a ressenti ou pensé en voyant cette scène,
· ce que les protagonistes ressentent de l'intérieur.

Le formateur écoute et reformule les différents points de vue. Il tente, grâce à la mise en lien des différentes interprétations, de transformer des jugements et des projections en expressions de ses propres valeurs. En juxtaposant les différentes perceptions, il invite chacun à élargir sa vision du monde. Puis il favorise l'émergence de propositions concrètes d'attitudes jusqu'à ce qu'un spectateur accepte de monter sur scène pour remplacer un personnage.

Le remplacement
Du fait de la nouvelle attitude du spectateur, les autres personnages réagissent différemment et l'histoire prend un autre cours. Le théâtre-forum met en œuvre l'approche systémique ! À la fin du remplacement, le formateur demande aux spectateurs les changements observés de l'extérieur Parfois, le public a l'impression que rien n'a changé, et c'est exact en termes de faits ou de résultats mais en fait le changement est en train de se mettre en œuvre à l'intérieur des personnages. Il interroge alors les personnages sur leurs états intérieurs et les changements qu'ils perçoivent à l'intérieur d'eux-mêmes.
Puis l'animateur cherche à synthétiser en quelques phrases les apports de l'intervention mais aussi les questions, les risques ou les enjeux qu'elle amène. L'objectif est d'impulser d'autres propositions pour que s'installe progressivement une dynamique de recherche collective.


CE QUE LE THEATRE-FORUM FAIT TRAVAILLER

L'objectif de cette approche n'est pas de chercher la bonne solution, la recette miracle qui conviendrait à tous dans toutes situations. Il s'agit plutôt de développer sa capacité de présence et d'évaluation dans une situation stressante : à quelle distance est-ce que je me sens bien ? est-ce que j'arrive à entendre ce que me dit l'autre ? est-ce que j'arrive à respirer ? est-ce que je me sens en danger ? Quels mots pourrais-je dire ?

Les participants développent :
· Leur capacité d'introspection qui permet de mettre en lumière, sans honte ni culpabilité, les pensées, émotions et sensation qui les traversent,
· Leur capacité de décentration qui consiste à mieux entendre et prendre en compte le ressenti et le point de vue des autres.

Au-delà de la technique, c'est une transformation de l'attitude intérieure, du regard sur l'autre et sur soi-même qui est progressivement amenée. Cette approche se différencie du psychodrame par le fait que le formateur ne cherche pas à travailler les raisons des blocages ou des représentations inadéquates mais seulement à les rendre conscientes. Les émotions qui émergent sont accueillies avec empathie et l'on évite d'aborder des situations trop douloureuses ou personnelles qui dépasseraient le cadre de ce travail et relèveraient plus de la thérapie.

Le formateur doit être capable de :
· Poser un cadre sécurisant favorisant l'écoute et le respect entre les participants,
· Reformuler tous les points de vue sans les juger
· Impulser une dynamique d'implication pour inciter les participants à prendre le risque de jouer,
· Valoriser les propositions faites, les changements obtenus tout en interpellant sur leurs risques et limites.
· interpersonnels ou sociaux et les attitudes susceptibles de dénouer les blocages de façon constructive pour soi et son entourage.


Les participants éprouvent souvent de l'appréhension à se mettre en jeu mais reconnaissent majoritairement que ces séances de formation ont été déterminantes dans leur évolution relationnelle. L'utilisation de mises en situation en formation nécessite de la maîtrise et du tact, de l'écoute et de la confiance car cette approche implique fortement les stagiaires et travaille plus en profondeur les peurs et les résistances. C'est pourquoi il est essentiel d'acquérir au préalable une formation afin d'appréhender cette approche dans toutes ses dimensions et de l'utiliser avec justesse.

 
Voilà, je trouve cet article très chouette car il est simple et va à l'essentiel. Si vous désirez avoir plus de détails sur le sujet, notamment sur l'animation du Théâtre - Forum, je vous conseille ce site Internet http://www.etincelle-theatre-forum.com/ 

 

9 oct. 2010

SECTEUR : Un nouvel éducateur de rue à Beloeil

C'est un peu par hasard que j'ai eu connaissance de l'article ci-dessous, m'informant qu'un nouvel éducateur de rue avait été engagé cet été à Beloeil, plus précisément à Quevaucamps (Province du Hainaut, Belgique). 
A travers cette rencontre, vous comprendrez le rôle et les missions d'un éducateur de rue, un travail social que certaines personnes ne perçoivent pas toujours à sa juste valeur et qui est souvent sous-estimé. 
Bonne "rencontre" avec Julien Dubois. 


BELOEIL - Au conseil communal, il a été question d'achat de mobilier pour la Maison de quartier, qu'utilisera l'éducateur de rue, engagé depuis peu. Rencontre.

Jeune Beloeillois de 24 ans, Julien Dubois a pris ses fonctions depuis un peu plus de 2 mois, en tant qu'éducateur de rue pour l'entité, dans le cadre du plan de cohésion sociale. Il est le premier éducateur de rue engagé par la commune.

La nouvelle Maison de quartier, située juste derrière l'Académie de Musique de Quevaucamps sera son lieu de travail, lorsqu'il ne sera pas sur le terrain pour encadrer les jeunes de la commune.

Quel parcours avez-vous déjà réalisé en tant qu'éducateur, et de quelle formation avez-vous bénéficié ?
J'ai suivi les cours en technique d'animation à Irchonwelz, et ensuite à l'école Normale de Mons. J'ai travaillé dans les établissements scolaires « Arc-en-ciel » à Ostiches puis à Beloeil, et dans des homes pour l'aide à la jeunesse. J'ai touché un peu à tout.


Des initiatives ont-elles déjà été lancées ? 
Nous avons commencé des activités comme le mini-foot, le basket, un atelier peinture, et un atelier chant ; des choix opérés par les jeunes eux-mêmes. Je n'ai pas la prétention de pouvoir leur donner des cours mais je leur offre la possibilité de s'exprimer et je les oriente vers des établissements de l'entité. 
 

Comment peut-on qualifier les jeunes de Beloeil ?
Il n'y a pas de jeunes à problèmes dans l'entité, mais ils sont souvent influençables et parfois livrés à eux-mêmes. Il n'y a pas beaucoup de délinquance dans la commune mais j'essaye quand même d'inculquer des valeurs, comme le respect des lieux publics par exemple.

Quelles sont les principales qualités pour être éducateur de rue ?
Il faut être à l'écoute et savoir se mêler à tous les environnements. Il faut aussi parfois avoir l'oreille discrète pour mieux cerner les problèmes des jeunes. Il faut aussi pouvoir toucher à tout ; par exemple, je n'ai aucune notion de peinture, mais je devrai rendre l'animation dynamique et attrayante.

Vous êtes joueurs de football en Promotion à Tertre-Hautrage, est-ce que le football permet de transmettre certaines valeurs ?
Comme dans tous les sports, on trouve des valeurs présentes dans la vie de tous les jours : le respect de ses coéquipiers comme de ses adversaires, le respect des règles, des horaires...

De toute façon, en les invitant à faire du sport, nous ne voulons pas en faire des champions mais les orienter vers une activité qui leur plaît.



Sourcehttp://www.lavenir.net/