23 nov. 2009

CULTURE : La télévision et le handicap

Ci-dessous un article du journal le Soir (30/10/09) qui m'avait interpellé. Et pour cause : les personnes handicapées visibles à la télévision est quasi inexistante. LISEZ DONC.

                                                            Maïté  



La fiction exclut les ouvriers, mais les séries américaines et le sport affichent la diversité. Les infos lavent plus blanc à 92 %, et donnent la parole à 77 % de cadres supérieurs. Mais toute la télé occulte les handicapés. 

Voyez Le juste prix, et parmi le public, le candidat qui vient d'être désigné pour participer en plateau, dévalant les escaliers quatre à quatre, bras levés : cette mise en scène exclut d'emblée le participant potentiel en chaise roulante ou à canne blanche.

En effet, le baromètre sur la diversité à la télévision que l'Ifop a publié fin de ce mois, à la demande du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), montre que les personnes handicapées ne représentent que 0,2 % des personnes visibles à la télé, alors qu'elles sont 5 % dans la population française, selon l'Association des paralysés de France (APF).

Et sur les 0,2 % de handicapés recensés à l'écran, 10 % seulement le sont dans la vie : récemment, sur la RTBF et TF1, dans la fiction Mes amis, mes amours, mes emmerdes, le personnage en chaise roulante est interprété par Bruno Madinier. Côté magazines, jeux ou divertissements, l'accessibilité des plateaux, toujours plus design, est mise en cause par l'APF.

Le baromètre confié par le CSA à l'Ifop a observé les programmes, publicités comprises, des 16 chaînes gratuites de la TNT – TF1, France 2 et 3 incluses – pendant une semaine.

Cette étude découle de la création par le CSA, en mars 2008, de l'Observatoire de la diversité, présidé par Rachid Arhab. Les sages du PAF entendent désormais négocier des engagements contractuels avec les chaînes, pour les encourager à offrir à l'image davantage de représentativité de la société, car le tableau peint par cette étude est jugé « indigne de la France de 2009 » par Michel Boyon, le président du Conseil.

La télévision étant le média du divertissement et du rêve par excellence, la cause s'avère ardue. Dans le cas de l'information et des magazines, elle s'avère même discutable. Exemple : les catégories socioprofessionnelles supérieures (les CSP+) représentent 19 % des Français. Le baromètre Ifop pointe leur surreprésentation, avec 77 % dans les journaux : ce constat paraît logique, au risque de ne faire que du micro-trottoir.

92 % de Blancs aux infos
Pour être éclairée, l'info a besoin de personnes-ressources, généralement de ces fameux CSP+, et les interventions de ministres ou politiques et « spécialistes » de tous poils accroissent en toute logique la présence de cette catégorie sociale.

Plus inquiétant, en revanche, le monopole écrasant des Blancs aux infos : 92 % des locuteurs. Il est discordant avec la société française, mais aucun chiffre de représentativité ne peut lui être opposé, car la France s'interdit de dénombrer les personnes selon leur origine ethnique (le CSA s'en remet donc à la notion de « perçu comme » blanc, noir, arabe, etc.).

Les émissions musicales et sportives enregistrent de meilleurs résultats pour les non-Blancs, suivies par les fictions – grâce aux séries américaines, où la diversité est davantage représentée.

Dans les programmes sportifs, les femmes ne sont que 10 %, mais le CSA va-t-il imposer de couvrir le football féminin ? Tandis que dans les fictions, ce sont les ouvriers qui sont largement sous-représentés, avec 1 %, qui grimpe à 2 % tous programmes confondus, alors qu'il s'agit de 12 % de la population.

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