27 déc. 2011

LIVRES : A. Jollien

Dans cet article, je vous présentais l'auteur Alexandre Jollien. J'ai, depuis, lu deux de ses livres : LE METIER D'HOMME et ELOGE DE LA FAIBLESSE.


Le métier d'homme   (90 p., 2002)
Voilà un petit livre. Court, mais essentiel. À la limite de la philosophie. Alexandre Jollien est "anormal". Voire, aux yeux de certains, "un débile". Quel débile… La parole fonctionne au ralenti mais l'esprit est bien là, vivant, incisif. Plus humain que jamais. Que personne. Le "métier d'homme" ne consisterait-il pas à "éviter la blessure engendrée par des considérations trop hâtives, de s'astreindre au moins à regarder mieux, autrement… Avec dépouillement". Une chose est sûre : handicapé ou pas, nous avons tous à apprendre de ce concentré d'humanisme et d'intelligence. Qu'est-ce qu'un homme ? Comment vit-on ? Comment est-on heureux ? qu'est-ce qui fait la Vie ? Quel regard portons-nous sur l'autre, le différent, le pas-comme-nous ? Le miroir de nous-même ? Peut-on apprendre à vivre, malgré nos incapacités ? Jollien parle de lui-même, évidemment. De sa souffrance face au regard des autres. Mais le sujet est universel. Un homme est un homme, même sur une chaise roulante et avec les gestes imprécis. La définition du bonheur serait trop simple si elle se contentait d'un corps qui marche et d'une tête qui fonctionne… Ni misérabiliste (bien au contraire), ni catégorique, ni donneur de leçon, ce Métier d'homme est une réflexion juste, sensible et subtile sur nos différences et notre positionnement face au monde. Sur ce "supplément d'âme" propre à l'homme en général. Le talent d'Alexandre Jollien mérite qu'on s'attarde sur ce court livre au style direct, efficace et, malgré tout, poétique. On a à apprendre des autres. Ce n'est pas nouveau mais c'est essentiel. 


Eloge de la faiblesse  (101 p., 1999)
" En 1999, j’ose en effet le grand saut : écrire ! Dans ce premier ouvrage, j’ai voulu tout d’abord témoigner d’un état d’esprit : la joie au cœur de l’épreuve, la joie de progresser sur les chemins hasardeux de l’existence. J’ai donc imaginé ce qui se serait passé si j’avais rencontré mon premier guide, Socrate. C’est ainsi que, sous la forme d’un dialogue, je me prends à rêver de rencontrer mon vieux maître. Celui-ci, après m’avoir invité à lui confier mon histoire, les grandes étapes de ma vie à l’institut et de ma recherche philosophique me somme de m’interroger sur la normalité. Incapable de fournir une définition qui tienne, contre toute attente, je découvre que l’on ne naît pas homme, on le devient et que cette aventure n’est pas sans joie."

Eloge de la faiblesse obtiendra le Prix Mottart et le prix Montyon de l’Académie Française, il sera traduit en plusieurs langues et mis en scène par Charles Tordjman en 2005.

Mon avis
Ces deux livres m'ont vraiment beaucoup plu, tant par leur style direct et humaniste que par les propos si justes, vrais de l'auteur. A travers ses mots / maux, on ressent une envie de plonger, corps et âme, chez l'autre, de découvrir les différences et surtout les similitudes , les points qui nous assemblent, nous rassemblent entre Hommes. A lire de toute urgence ! 

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