11 janv. 2012

PSYCHO : La résilience (partie 2)

Une autre source très intéressante pour parler de ce sujet... en voici quelques extraits choisis.


Résilience et interdépendance
Extrait d'un rapport du RCRPP (Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques)

Présentation
La résilience des plus démunis repose nécessairement sur les réseaux d'entraide. Ce qu'ils ne trouvent pas à l'intérieur d'eux-mêmes, ils doivent aller le chercher à l'extérieur, ce qui suppose que les ressources existent dans la société civile.

Extrait
La résilience des personnes repose nécessairement sur une force intérieure et un appui de l'extérieur. Par définition, la résilience représente la capacité d'affronter avec succès les risques et les déboires sérieux de l'existence. Il s'agit d'une combinaison de force intérieure, d'appui de l'extérieur et d'apprentissage à partir de l'expérience acquise. La confiance en soi est importante, comme le sont aussi une bonne scolarité, la capacité d'apprendre et de résoudre des problèmes, et l'aptitude à entretenir de bons rapports humains. Une personne qui possède une bonne dose de ces attributs peut souvent être autonome, c'est-à-dire qu'elle peut faire face à l'adversité sans détresse apparente. Les personnes plus vulnérables s'appuieront davantage sur les réseaux qui les lient à d'autres personnes à l'intérieur et à l'extérieur de la famille.


Développer la résilience chez les enfants des milieux défavorisés
Paul D. Steinhauer

Présentation
Comment expliquer que certains enfants survivent, voire s'épanouissent, dans l'adversité? La réponse est dans la résilience, soit l'aptitude à s'adapter et à se ressaisir devant un stress aigu. Avec le temps, l'enfant résilient mobilise les ressources dont il ou elle a besoin pour faire face aux défis qui se présentent aux défavorisés et renforcer sa personnalité.

Extrait
Plusieurs facteurs favorisent la résilience :
· les traits de caractère, dont la sociabilité, l'aptitude à régler des problèmes, l'autonomie, la persévérance et l'optimisme;
· les familles et les écoles, qui prodiguent soins et soutien et qui ont des attentes élevées mais réalistes, et donnent aux enfants l'occasion de participer et de contribuer;
· les familles qui ont la force de faire face et de résister au stress chronique et aux crises répétées;
· les communautés et les nations soucieuses du bien-être général, qui viennent en aide à la famille et qui considèrent l'enfant comme une ressource commune et précieuse.
· l'estime de soi;
· la confiance, l'optimisme et un sentiment d'espoir;
· l'autonomie ou un sens d'auto-développement et d'indépendance (la capacité d'exercer un effort, de satisfaire ses propres besoins);
· l'endurance ou la capacité de combattre le stress;
· la capacité de vivre une gamme d'émotions;
· des aptitudes positives permettant de faire face à des problèmes et de les résoudre, de prévoir les conséquences;
· développement approprié pour l'âge;
· la compétence de l'enfance, démontrée par des signes comme se livrer à des activités régulières, avoir un emploi à temps partiel, participer aussi bien à des activités scolaires que parascolaires, réussir relativement bien à l'école.


Comment certains enfants ont des «airbags» affectifs
Entretien de Ariane Racine avec Michel Manciaux, pédiatre
Le Temps (Suisse), 9 octobre 1998.

Extraits
> Quels sont, selon vous, les éléments qui développent cette faculté à surnager ? 
" Il y a très probablement, disons-le, des enfants qui possèdent un bagage génétique plus favorable. Mais il existe de nombreux autres facteurs «protectifs»: la présence d'un adulte «supportif» qui redonne confiance, l'humour, les rites d'une communauté, la dimension intellectuelle, l'imagination, la religion, par exemple. Pour tout enfant, avoir une bonne relation avec au moins un des deux parents ou avec un grand-parent est un important facteur de résilience."

> Qu'est-ce que la résilience a changé dans votre métier de pédiatre, au jour le jour ? 

" Travaillant comme professeur de pédiatrie préventive et sociale, j'ai eu affaire à des enfants qui, en dépit d'un handicap ou d'une maltraitance précoces et sévères, réagissaient de manière très positive au traitement. J'avoue que j'en étais resté à ce simple constat jusqu'à mes lectures sur la résilience. Aujourd'hui, je pense que le pédiatre ne peut plus se considérer comme l'acteur tout puissant de la réhabilitation de l'enfant et de sa famille. Notre rôle est de les aider à prendre conscience de leurs ressources mobilisables. Les influences extérieures sont capitales. La résilience introduit aussi l'idée d'un compagnonnage avec l'enfant. Aider tout bébé à développer ses compétences «précocissimes» comme nous savons le faire aujourd'hui, c'est lui permettre de devenir résilient."

> L'enfant devenu résilient le restera-t-il toujours ?
" La résilience est un mélange d'inné et d'acquis à entretenir tout au long de la vie. Elle est aussi une notion qui s'oppose à celle du recommencement fatal, à tort fort répandue. Par exemple, des enfants victimes de parents maltraitants peuvent devenir des adultes résilients et vont enrayer la répétition des abus de génération à génération. Or, on entend souvent dire que tout enfant maltraité deviendra un adulte maltraitant. Cela n'est vrai que pour un 20% des cas, les autres trouvent la force de reconstruire leur vie autrement. Devenir parent est une épreuve importante qui constitue un révélateur de résilience. La grossesse et la petite enfance nécessitent une attention particulière, avec des coups de pouce professionnels, mais aussi associatifs ou communautaires. C'est une période à risque de rechute."


1 commentaire:

  1. Bonjour Maïté, ce rapport m'intéresse, le RCRPP n'existe plus (Résilience et interdépendance
    Extrait d'un rapport du RCRPP (Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques)) avez-vous la possibilité de me communiquer une copie de ce rapport ou des pistes pour que je me le procure ? Bonne journée, Cécile G.

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