29 mars 2010

FILM : The visitor

THE VISITOR est un film américain réalisé en 2007 par Thomas McCarthy avec Richard Jenkins, Hiam Abbass, Haaz Sleiman et Danai Jekesai Gurira.


Sypnosis  
Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès...

Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui.

Touché par sa gentillesse, Tarek, musicien doué, insiste pour lui apprendre à jouer du djembe. Peu à peu, Walter retrouve une certaine joie de vivre et découvre le milieu des clubs de jazz et des passionnés de percussions. Tandis que les deux hommes deviennent amis, les différences d'âge, de culture et de caractère s'estompent.

Mais lorsque Tarek, immigré clandestin, est arrêté par la police dans le métro, puis menacé d'expulsion, Walter n'a d'autre choix que de tout mettre en oeuvre pour venir en aide à son ami...


La genèse du projet
The Station Agent, premier film très remarqué de Thomas McCarthy, est un peu à l'origine de The Visitor. Le Département d'Etat américain (ministère des Affaires étrangères) avait incité le réalisateur à montrer son film au Moyen Orient dans le cadre d'un programme culturel de rapprochement entre les peuples. C'est au cours de ce voyage que Thomas McCarthy s'est mis à réfléchir au gouffre insondable qui sépare les Américains du reste du monde. Il a été fasciné par les artistes qu'il a rencontrés là-bas et la passion qu'ils mettent dans leur travail. "Je voulais qu'on sente cela dans The Visitor", raconte-t-il. "C'est de là que m'est venue l'idée du personnage de Tarek." Au même moment, le réalisateur développait le personnage du professeur d'université vieillissant qui a perdu son goût pour son métier. "Et puis je me suis débrouillé pour que les deux personnages se rencontrent", conclut-il.


Le thème de l'immigration
The Visitor aborde le thème sensible de l'immigration. Le réalisateur Thomas McCarthy explique : "Il ne s'agissait pas de s'ériger en procureur et d'affirmer que ceci était bien, et cela ne l'était pas, mais plutôt d'aborder cette situation avec empathie et compréhension. On parle de gens, pas seulement d'une cause politique." Thomas McCarthy n'a pas cherché à réaliser un film politiquement engagé, mais à révéler la dimension humaine d'un problème social majeur. "Les personnages se laissent entraîner dans une situation qui fait aujourd'hui partie de l'espace public : l'immigration et la détention", souligne-t-il. Le film ne changera sans doute pas la face du monde, mais il tente au moins de nous rappeler l'aspect humain et les conséquences d'un sujet hautement polémique. D'une certaine manière, je tends un miroir à la société pour dire : "Voilà ce qui se passe. Est-ce qu'on approuve ou pas cette situation ? Y a-t-il encore de la place pour le débat ?"


Sur un air de djembé !
Le djembé, un instrument de percussion très populaire, est un élément central de The Visitor. Le réalisateur Thomas McCarthy explique : "On cherchait des sons comme ceux des gamins qui tapent sur des seaux dans la rue ou des types qui font des percussions à Central Park." Pour l'acteur Haaz Sleiman, la musique est la langue dans laquelle Tarek et Walter communiquent. "Bien plus qu'avec les mots, selon moi", précise-t-il. "S'il n'y avait pas eu la musique, je ne pense pas qu'ils auraient lié une aussi profonde amitié." La musique fait évoluer Walter, ce qui laisse dire au réalisateur Thomas McCarthy que "le film montre comment la musique transcende les frontières et les barrières culturelles. La musique unit tous les hommes. Il y a quelque chose de très primaire et de très puissant dans le soulagement qu'on peut trouver dans la musique. Si nous avons un lien aussi affectif avec elle, c'est parce qu'elle est pure. Je crois que c'est ce que découvre Walter dans le film."


Avis 
Difficile devant ce superbe "The Visitor" de ne pas faire le parallèle avec la situation française en matière de traitement des immigrés clandestins, et de ne pas penser au film de Lioret, "Welcome". Au-delà de la question soulevée et pertinente sur la place des immigrés dans notre société, le film réfléchit sur l'enrichissement émanant du mélange des cultures. Sans laisser trop de place au sentimentalisme, le film se referme sur une triste réalité, faisant plutôt froid dans le dos. L'autre atout du film, est l'excellente interprétation d'un Jenkins, qui avait été nommé aux Oscars pour son rôle et cette carte postale d'un New York, un peu hors des sentiers battus, qui vaut assurément le détour ! Le spectateur est devant l'image la plus simple qui soit : celle d'un homme enfin face à lui-même.



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