21 mars 2010

TEMOIGNAGES : La parole aux éducs ! (6)

Les éducateurs en service d'aide en milieu ouvert (AMO)


Une jeune fille en fugue se présente au sein de notre service.

Elle ne supporte plus l'ambiance familiale et le manque de communication entre elle et ses parents.

Nous lui expliquons alors les principes de notre A.M.O. et le travail que nous pouvons effectuer avec elle. Nous lui proposons également de contacter ses parents dans le but de les rassurer, tout en respectant son choix de mentionner ou non l'endroit où elle se situe, ainsi que son envie ou non d'inviter ses parents.

Par ailleurs, quand la police nous appelle pour nous demander si cette fille est dans nos locaux, nous ne cherchons plus à nier sa présence au sein de notre service. Cependant, un contrat, devenu implicite, est établi entre nous et la police. Dans le but de respecter le rythme du jeune et tout en le responsabilisant, la police ne prend plus l'initiative d'informer les parents de l'endroit où se situe la jeune, c'est à la jeune à le faire.

Par contre, dans un souci d'anonymat et pour éviter une certaine méfiance de la part du jeune vis-à-vis de nous, nous ne demandons pas à communiquer les coordonnées exactes du jeune. Nous ne divulguons aucune information concernant les jeunes (à quiconque), sans leur accord, même si des personnes se présentes et se disent proches du jeune.

Un éducateur, AJMO à Charleroi, janvier 2000.

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Coup de fil : le permanent : « Service d’aide aux jeunes, bonjour ».

A l’autre bout du fil, une voix masculine explique que sa fille a disparu depuis la veille. Elle est certainement en fugue parce qu’ils ont quelques difficultés familiales pour l’instant. La police lui a dit qu’elle pourrait peut-être se trouver dans notre service.

Le permanent présente alors le service et lui explique qu’il ne peut pas lui dire si la jeune fille est là ou non, à cause du principe d’anonymat garanti au jeune. Ceci afin de le sécuriser par rapport à une éventuelle « dénonciation » du service et éviter ainsi qu’il ne reparte dans la rue, mais également pour le responsabiliser par rapport à ses actes. Nous travaillons à ce que le jeune prenne conscience que son « histoire » est liée à ses parents et qu’à un moment ou à un autre, il sera à nouveau amené à leur parler.

Le jeune décidera alors quand et où cela se fera. La plupart du temps, il contacte ses parents rapidement ou nous demande de le faire.
L’anonymat. ( par une éducatrice dans une A.M.O.)
             
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Une jeune fille de 14 ans arrive chez nous expliquant qu’elle ne veut plus rentrer chez ses parents: « Je ne veux plus les voir. La vie avec eux n’est plus possible ».

Deux permanents l’invitent à expliquer ce qui lui pose problème, ce qui fait qu’elle est partie, l’élément déclencheur.

De fil en aiguille, elle se rend compte qu’elle se sent délaissée par son père depuis l’arrivée de sa belle-mère. Elle a l’impression que son papa ne l’aime plus mais finalement, elle n’a pas vraiment envie de quitter la maison.

Nous lui proposons une médiation avec les personnes concernées. Elle accepte et leur téléphone pour les inviter à venir.

Lors de cette rencontre, les uns et les autres pourront entendre leurs difficultés et leurs aspirations réciproques. Ils décideront finalement de reprendre la vie commune sur base d’un contrat proposé par la jeune fille et signé en notre présence. A leur demande, un rendez-vous est fixé. Ceci afin d’évaluer ensemble l’évolution de la situation.

En effet, une des missions de l’A.M.O. est de maintenir le jeune dans son milieu de vie lorsque cela est possible.

La médiation ( par une éducatrice dans une A.M.O.).
 

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 Un jeune garçon de 16 ans s’adresse au service pour des difficultés relationnelles qu’il vit avec ses parents. Il semble inquiet de l’utilisation que l’on pourrait faire de ses confidences.

Dans la présentation du service que nous faisons au jeune, nous insistons sur la confidentialité que nous lui garantissons.

Ainsi, nous lui expliquons que ce qu’il nous dit lui appartient et que, quels que soient les contacts que nous puissions avoir avec d’autres personnes à son sujet, rien de ce qu’il nous confie ne sera dit sans son accord.

De même, s’il opte pour une médiation avec ses parents, nous travaillerons ensemble ce qu’il veut leur transmettre.


La confidentialité ( par une éducatrice dans une A.M.O.).

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